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Contes Merveilleux Tome I - Grimm Jakob et Wilhelm - Страница 30


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– Je t'en prie, S?urette, laisse-moi aller a la chasse, dit-il; je n'y tiens plus. Il insista tant qu'elle finit par accepter.

– Mais, lui dit-elle, reviens ce soir sans faute. Par crainte des sauvages chasseurs, je fermerai ma porte. A ton retour, pour que je te reconnaisse, frappe et dis «S?urette, laisse-moi entrer.» Si tu n'agis pas ainsi, je n'ouvrirai pas.

Le petit chevreuil s'elanca dehors, tout joyeux de se trouver en liberte. Le roi et ses chasseurs virent le joli petit animal, le poursuivirent, mais ne parvinrent pas a le rattraper. Chaque fois qu'ils croyaient le tenir, il sautait par-dessus les buissons et disparaissait. Quand vint le soir, il courut a la maison, frappa et dit:

– S?urette, laisse-moi entrer!

Contes Merveilleux Tome I - pic_20.jpg

Dessin de Walter Crane

La porte lui fut ouverte, il entra et se reposa toute la nuit sur sa couche moelleuse. Le lendemain matin, la chasse recommenca et le petit chevreuil entendit le son des cors et les «Oh! Oh!» des chasseurs. Il ne put resister.

– S?urette, ouvre, ouvre, il faut que je sorte! dit-il.

S?urette ouvrit et lui dit:

– Mais ce soir il faut que tu reviennes et que tu dises les memes mots qu'hier.

Quand le roi et ses chasseurs revirent le petit chevreuil au collier d'or, ils le poursuivirent a nouveau. Mais il etait trop rapide, trop agile. Cela dura toute la journee. Vers le soir, les chasseurs finirent par le cerner et l'un d'eux le blessa legerement au pied, si bien qu'il boitait et ne pouvait plus aller que lentement. Un chasseur le suivit jusqu'a la petite maison et l'entendit dire:

– S?urette, laisse-moi entrer!

Il vit que l'on ouvrait la porte et qu'elle se refermait aussitot. Il enregistra cette scene dans sa memoire, alla chez le roi et lui raconta ce qu'il avait vu et entendu. Alors le roi dit:

– Demain nous chasserons encore!

S?urette avait ete fort affligee de voir que son petit chevreuil etait blesse. Elle epongea le sang qui coulait, mit des herbes sur la blessure et dit:

– Va te coucher, cher petit chevreuil, pour que tu guerisses bien vite.

La blessure etait si insignifiante qu'au matin il ne s'en ressentait plus du tout. Quand il entendit de nouveau la chasse il dit:

– Je n'y tiens plus! Il faut que j'y sois! Ils ne m'auront pas.

S?urette pleura et dit:

– Ils vont te tuer et je serai seule dans la foret, abandonnee de tous. Je ne te laisserai pas sortir!

– Alors je mourrai ici de tristesse, repondit le chevreuil. Quand j'entends le cor, j'ai l'impression que je vais bondir hors de mes sabots.

S?urette n'y pouvait plus rien. Le c?ur lourd, elle ouvrit la porte et le petit chevreuil partit joyeux dans la foret. Quand le roi le vit, il dit a ses chasseurs:

– Poursuivez-le sans repit tout le jour, mais que personne ne lui fasse de mal!

Quand le soleil fut couche, il dit a l'un des chasseurs:

– Maintenant tu vas me montrer la petite maison!

Quand il fut devant la porte, il frappa et dit:

– S?urette, laisse-moi entrer!

La porte s'ouvrit et le roi entra. Il apercut une jeune fille si belle qu'il n'en avait jamais vu de pareille. Quand elle vit que ce n'etait pas le chevreuil, mais un homme portant une couronne d'or sur la tete qui entrait, elle prit peur. Mais le roi la regardait avec amitie, lui tendit la main et dit:

– Veux-tu venir a mon chateau et devenir ma femme?

– Oh! oui, repondit la jeune fille, mais il faut que le chevreuil vienne avec moi, je ne l'abandonnerai pas.

Le roi dit:

– Il restera avec toi aussi longtemps que tu vivras et il ne manquera de rien.

Au meme instant, le chevreuil arriva. S?urette lui passa sa laisse et, la tenant elle-meme a la main, quitta la petite maison.

Le roi prit la jeune fille sur son cheval et la conduisit dans son chateau ou leurs noces furent celebrees en grande pompe. S?urette devint donc altesse royale et ils vecurent ensemble et heureux de longues annees durant. On etait aux petits soins pour le chevreuil qui avait tout loisir de gambader dans le parc cloture. Cependant, la maratre mechante, a cause de qui les enfants etaient partis par le monde, s'imaginait que S?urette avait ete mangee par les betes sauvages de la foret et que Frerot, transforme en chevreuil, avait ete tue par les chasseurs. Quand elle apprit que tous deux vivaient heureux, l'envie et la jalousie remplirent son c?ur et ne la laisserent plus en repos. Elle n'avait d'autre idee en tete que de les rendre malgre tout malheureux. Et sa veritable fille, qui etait laide comme la nuit et n'avait qu'un ?il, lui faisait des reproches, disant:

– C'est moi qui aurais du devenir reine!

– Sois tranquille! disait la vieille. Lorsque le moment viendra, je m'en occuperai.

Le temps passa et la reine mit au monde un beau petit garcon. Le roi etait justement a la chasse. La vieille sorciere prit l'apparence d'une cameriste, penetra dans la chambre ou se trouvait la reine et lui dit:

– Venez, votre bain est pret. Il vous fera du bien et vous donnera des forces nouvelles. Faites vite avant que l'eau ne refroidisse.

Sa fille etait egalement dans la place. Elles porterent la reine affaiblie dans la salle de bains et la deposerent dans la baignoire. Puis elles fermerent la porte a clef et s'en allerent. Dans la salle de bains, elles avaient allume un feu d'enfer, pensant que la reine etoufferait rapidement.

Ayant agi ainsi, la vieille coiffa sa fille d'un beguin et la fit coucher dans le lit, a la place de la reine dont elle lui avait donne la taille et l'apparence. Mais elle n'avait.pu remplacer ?il qui lui manquait. Pour que le roi ne s'en apercut pas, elle lui ordonna de se coucher sur le cote ou elle n'avait pas ?il. Le soir, quand le roi revint et apprit qu'un fils lui etait ne, il se rejouit en son c?ur et voulut se rendre aupres de sa chere epouse pour prendre de ses nouvelles. La vieille s'ecria aussitot:

– Prenez bien garde de laisser les rideaux tires; la reine ne doit voir aucune lumiere elle doit se reposer!

Le roi se retira. Il ne vit pas qu'une fausse reine etait couchee dans le lit.

Quand vint minuit et que tout fut endormi, la nourrice, qui se tenait aupres du berceau dans la chambre d'enfant et qui seule veillait encore, vit la porte s'ouvrir et la vraie reine entrer. Elle sortit l'enfant du berceau, le prit dans ses bras et lui donna a boire. Puis elle tapota son oreiller, le recoucha, le couvrit et etendit le couvre-pieds. Elle n'oublia pas non plus le petit chevreuil, s'approcha du coin ou il dormait et le caressa. Puis, sans bruit, elle ressortit et, le lendemain matin, lorsque la nourrice demanda aux gardes s'ils n'avaient vu personne entrer au chateau durant la nuit, ceux-ci repondirent:

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