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Contes Merveilleux Tome I - Grimm Jakob et Wilhelm - Страница 13


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Ma mere m’a tue;

Mon pere m’a mange;

Ma s?urette Marlene

A pris bien de la peine

Pour recueillir mes os jetes

Dessous la table, et les nouer

Dans son foulard de soie

Qu’elle a porte sous le genevrier.

Kywitt, kywitt, bel oiseau que je suis!

Et quand il eut chante, il s’envola, serrant la chaine d’or dans sa patte droite et les souliers dans sa gauche, et il vola loin, loin, jusqu’a un moulin qui tournait, tac-tac, tac-tac, tac-tac, tac-tac; et devant la porte du moulin il y avait vingt garcons meuniers qui piquaient une meule au marteau, hic-hac, hic-hac, hic-hac, pendant que tournait le moulin, tac-tac, tac-tac, tac-tac. Alors l’oiseau alla se percher dans un tilleul et commenca a chanter:

Ma mere m’a tue.

Un premier s’arreta et ecouta:

Mon pere m’a mange.

Deux autres s’arreterent et ecouterent:

Ma s?urette Marlene

A pris bien de la peine.

Quatre autres s’arreterent a leur tour:

Pour recueillir mes os jetes

Dessous la table, et les nouer

Dans son foulard de soie.

A present, ils n’etaient plus que huit a frapper encore:

Qu’elle a porte

Cinq seulement frappaient encore:

sous le genevrier.

Il n’en restait plus qu’un qui frappait du marteau:

Kywitt, kywitt, bel oiseau que je suis!

Le dernier, a son tour, s’est aussi arrete et il a meme encore entendu la fin.

– Oiseau, dit-il, ce que tu chantes bien! Fais-moi entendre encore une fois ce que tu as chante, je n’ai pas entendu.

– Non, dit l’oiseau, je ne chante pas deux fois pour rien. Donne-moi la meule et je chanterai encore une fois.

– Tu l’aurais, bien sur, si elle etait a moi tout seul, repondit le garcon meunier.

– S’il chante encore une fois, approuverent tous les autres, il est juste qu’il l’ait, et il n’a qu’a la prendre.

L’oiseau descendit de l’arbre et les vingt garcons meuniers, avec des leviers, souleverent la lourde meule, ho-hop! ho-hop! ho-hop! ho-hop! Et l’oiseau passa son cou par le trou du centre, prenant la meule comme un collier avec lequel il s’envola de nouveau sur son arbre pour chanter:

Ma mere m’a tue;

Mon pere m’a mange;

Ma s?urette Marlene

A pris bien de la peine

Pour recueillir mes os jetes

Dessous la table, et les nouer

Dans son foulard de soie

Qu’elle a porte sous le genevrier.

Kywitt, kywitt, bel oiseau que je suis!

Des qu’il eut fini, il deploya ses ailes et s’envola, et il avait la chainette d’or dans sa serre droite, et la paire de souliers dans sa serre gauche, et la meule etait autour de son cou. Et il vola ainsi loin, tres loin, jusqu’a la maison de son pere.

Le pere, la mere et petite Marlene sont la, assis a table. Et le pere dit:

– C’est drole comme je me sens bien, tout rempli de lumiere!

– Oh! pas moi, dit la mere, je me sens accablee comme s’il allait eclater un gros orage.

Petite Marlene est sur sa chaise, qui pleure et qui pleure sans rien dire. L’oiseau donne ses derniers coups d’ailes, et quand il se pose sur le toit de la maison, le pere dit:

– Ah! je me sens vraiment tout joyeux et le soleil est si beau: il me semble que je vais revoir une vieille connaissance.

– Oh! pas moi, dit la mere, je me sens oppressee et tout apeuree, j’ai les dents qui claquent, et dans mes veines on dirait qu’il y a du feu!

Elle se sent si mal qu’elle dechire son corsage pour essayer de respirer et se donner de l’air. Et la petite Marlene, dans son coin, est la qui pleure, qui pleure, et qui se tient son tablier devant les yeux; et elle pleure tellement qu’elle a completement mouille son assiette. L’oiseau est venu se percher sur le genevrier; il se met a chanter:

Ma mere m’a tue.

Alors la mere se bouche les oreilles et ferme les yeux pour ne rien voir ni entendre; mais ses oreilles bourdonnent et elle entend comme un terrible tonnerre dedans, ses yeux la brulent et elle voit comme des eclairs dedans.

Mon pere m’a mange.

– Oh! mere, dit le pere, dehors il y a un splendide oiseau qui chante merveilleusement, le soleil brille et chauffe magnifiquement, on respire un parfum qui ressemble a de la cannelle.

Ma s?urette Marlene

A pris bien de la peine.

La petite Marlene cache sa tete dans ses genoux et pleure de plus en plus.

– Je sors, dit le pere, il faut que je voie cet oiseau de tout pres.

– Oh non, n’y va pas! proteste la mere. Il me semble que toute la maison tremble sur sa base et qu’elle s’effondre dans les flammes!

L’homme alla dehors neanmoins et regarda l’oiseau.

Pour recueillir mes os jetes

Dessous la table, et les nouer

Dans son foulard de soie

Qu’elle a porte sous le genevrier.

Kywitt, kywitt, bel oiseau que je suis!

Aux dernieres notes, l’oiseau laissa tomber adroitement la chaine d’or qui vint juste se mettre autour du cou de l’homme, exactement comme un collier qui lui allait tres bien.

– Regardez! dit l’homme en rentrant, voila le cadeau que le bel oiseau m’a fait: cette magnifique chaine d’or. Et voyez comme il est beau!

Mais la femme, dans son angoisse, s’ecroula de tout son long dans la piece et son bonnet lui tomba de la tete. L’oiseau, de nouveau, chantait:

Ma mere m’a tue.

– Ah! s’ecria la femme, si je pouvais etre a mille pieds sous terre pour ne pas entendre cela!

Mon pere m’a mange.

La femme retomba sur le dos, blanche comme une morte.

Ma s?urette Marlene

chantait l’oiseau, et la petite Marlene s’exclama:

– Je vais sortir aussi et voir quel cadeau l’oiseau me fera!

Elle se leva et sortit.

A pris bien de la peine

Pour recueillir mes os jetes

Dessous la table, et les nouer

Dans son foulard de soie.

Avec ces mots, l’oiseau lui lanca les souliers.

Qu’elle a porte sous le genevrier.

Kywitt, kywitt, bel oiseau que je suis!

La petite Marlene sentit que tout devenait lumineux et gai pour elle; elle enfila les souliers rouges et neufs et se mit a danser et a sauter, tellement elle s’y trouvait bien, rentrant toute heureuse dans la maison.

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