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Contes merveilleux, Tome I - Andersen Hans Christian - Страница 10


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– Elle doit donner du bon lait! Cheval contre vache, ce serait un bon echange.

– Ecoute, l'homme a la vache. Je veux te proposer quelque chose. Un cheval est plus dur qu'une vache, n'est-ce pas? Mais cela ne me fait rien, car une vache me serait plus utile. Veux-tu que nous troquions?

– Avec plaisir, dit l'homme a la vache.

Et ils firent l'echange. Quand ce fut fait, le paysan eut pu revenir, puisqu'il avait obtenu ce qu'il voulait. Mais, comme il etait parti pour aller au marche, il voulut s'y rendre, ne fut-ce que pour y jeter un coup d'oeil. Il poussa donc sa vache devant lui. Il marchait tres vite. Peu de temps apres il vit un homme tenant un mouton par une corde. C'etait un mouton bien gras.

– Il ferait rudement mon affaire, pensa notre homme. Nous aurions bien assez de nourriture pour lui sur le bord du fosse, et en hiver nous pourrions le garder dans notre chambre. Au fond, un mouton vaudrait mieux pour nous qu'une vache.

Veux-tu troquer avec moi? demanda-t-il.

– Parfaitement, dit l'autre.

On troqua donc et notre paysan continua sa route avec son mouton. Tout a coup il vit, dans un petit sentier, un homme portant une grosse oie sous le bras.

– Diable! voila une fameuse oie! S'ecria-t-il. Elle a beaucoup de plumes et est bien grasse. Ca ferait bien l'affaire de la mere! Elle pourrait lui donner nos restes, car elle dit souvent: «Tiens! si nous avions une oie pour manger ca!» Veux-tu changer ton oie pour mon mouton?

L'autre ne demanda pas mieux. Notre paysan prit donc son oie.

Il etait alors tout pres de la ville. Il y avait foule sur la grand route. Le champ de foire etait plein de gens et d'animaux; on se pressait tellement que des gens passaient dans les champs de pommes de terre a cote.

Il y avait la une poule attachee par les pattes. Elle manquait d'etre ecrasee a chaque instant. C'etait une tres belle poule, avec des plumes tres courtes sur la queue. Elle clignait des yeux et faisait: Glouk! glouk! Je ne puis vous dire ce qu'elle voulait dire par la, mais le paysan s'ecria:

– Jamais je n'ai vu si belle poule. Elle est plus belle meme que la poule du pharmacien! Je serais heureux de l'avoir. Une poule trouve toujours a se nourrir sans qu'on s'occupe d'elle. Ce serait un bon echange.

– Voulez-vous changer votre poule pour mon oie? demanda-t-il au receveur de l'octroi, a qui appartenait la poule.

– Comment donc! dit l'autre. Le paysan prit la poule, et le receveur prit l'oie. Notre homme avait bien employe son temps. Il avait chaud et se sentait fatigue. Un verre d'eau-de-vie et un peu de pain lui etaient bien dus. Justement il etait devant une auberge. Il entra.

Mais au meme moment arriva un garcon portant un sac plein sur le dos.

– Qu'as-tu la-dedans? demanda notre paysan.

– Des pommes gatees, dit l'autre; tout un sac, pour les cochons.

– Tout un sac plein de pommes? Quelle richesse! Voila ce que je voudrais bien apporter a ma femme. L'an dernier, nous n'avons eu qu'une pomme sur notre vieux pommier; nous l'avons laissee sur notre commode jusqu'a ce qu'elle pourrit.» Cela prouve qu'on est a son aise», disait la mere. Mais, cette fois, je pourrais lui montrer quelque chose de mieux.

– Que m'en donnerais-tu? dit le garcon.

– Donne, dit le paysan. Je change ma poule pour ton sac.

L'echange fait, ils entrerent a l'auberge. La notre homme mit son sac pres du four qui etait brulant. L'hotesse n'y prit pas garde.

Dans la salle il y avait beaucoup de gens: des maquignons, des marchands de boeufs, pas mal de gens de la campagne, quelques ouvriers qui jouaient entre eux dans un coin et enfin a un bout de la table, deux Anglais moitie touristes, moitie marchands, et qui etaient venus a la ville pour voir si quelque occasion ne se presenterait pas de trouver une bonne affaire. N'ayant rien rencontre, ils etaient attables et regardaient avec indifference le reste de la salle. On sait que les Anglais sont presque toujours si riches que leurs poches sont bondees d'or. De plus ils aiment a parier, a propos de n'importe quoi, rien que pour se creer une emotion passagere qui les change un instant de leur froideur continuelle.

Or, voici ce qui arriva:

– Psiii, psiii! entendirent-ils pres du four.

– Qu'est-ce? demanderent-ils.

Le paysan leur conta l'histoire du cheval echange contre une vache et ainsi de suite jusqu'aux pommes.

– Tu vas etre battu a ton retour, dirent les Anglais. Tu peux t'y attendre.

– Battu? Non, non! J'aurai un baiser et l'on me dira: «Ce que le pere fait est toujours bien fait.»

– Nous parierions bien un boisseau d'or que tu te trompes; cent livres, si tu veux.

– Un boisseau me suffit, dit le paysan. Mais moi, je ne puis parier qu'un boisseau de pommes, et je l'emplirai jusqu'au bord.

– Allons, topons-la! cent livres contre un boisseau de pommes.

Et le pari fut fait.

La carriole de l'aubergiste fut commandee, et tous les trois y monterent avec le sac de pommes. Les voici arrives.

– Bonsoir, la mere!

– Dieu te garde, mon vieux!

– L'echange est fait.

– Ah! tu t'y entends, dit la paysanne pendant que son mari l'embrassait.

– Oui, j'ai troque notre cheval contre une vache.

– Dieu soit loue! dit la mere. Je pourrai desormais faire des laitages, du beurre, du fromage. Excellent echange!

– Oui, mais j'ai ensuite echange la vache contre une brebis.

– C'est encore mieux. Nous avons juste assez de nourriture pour une brebis. Nous aurons du lait, du fromage, des bas de laine et des gilets. Une vache ne donne pas de laine. Comme tu penses a tout!

– Ensuite j'ai troque le mouton contre une oie.

– Est-ce vrai? Alors, nous pourrons manger de l'oie rotie a Noel! Tu penses a tout ce qui peut me faire plaisir, mon bon vieux. C'est bien a toi. Nous pourrons attacher notre oie dehors avec une ficelle pour qu'elle ait le temps d'engraisser.

– Oui, mais j'ai troque mon oie contre une poule.

– Une poule! Oh! la bonne affaire. Elle nous donnera des oeufs. Nous les ferons couver et nous aurons des poussins. J'ai toujours reve d'en avoir.

– Oui, oui, mais j'ai echange la poule contre un sac de pommes pourries.

– Cette fois, il faut que je t'embrasse, dit la paysanne ravie. Je te remercie, mon cher homme. Et il faut que je te raconte tout de suite quelque chose. Apres que tu as ete parti ce matin, je me suis demande ce que je pourrais te faire de bon pour ton retour. Des oeufs au jambon, naturellement. J'avais des oeufs mais il fallait bien aussi de la civette. J'allais donc chez le maitre d'ecole en face. Je savais qu'il en avait. Mais sa femme est tres riche, sans en avoir l'air. Je lui demandai de me preter un peu de civette.» Preter, me dit-elle. Il n'y a rien dans notre jardin, pas meme une pomme pourrie!» Maintenant, c'est moi qui pourrais lui en preter, et tout un sac, meme. Tu penses si j'en suis contente, mon petit pere!

– Bravo! dirent les deux anglais a la fois. La degringolade ne lui a pas enleve sa gaiete. Cela vaut bien l'argent.

Ils compterent au paysan l'or sur la table.

C'est ce qui prouve que la femme doit toujours trouver que son mari est le plus avise de tous les hommes, et que ce qu'il fait est toujours parfait.

Voila mon histoire. Je l'ai entendue dans mon enfance. Vous la connaissez a votre tour. Dites donc toujours que: CE QUE LE PERE FAIT EST BIEN FAIT.

Chacun et chaque chose a sa place.

C'etait il y a plus de cent ans.

Il y avait derriere la foret, pres du grand lac, un vieux manoir entoure d'un fosse profond ou croissaient des joncs et des roseaux. Tout pres du pont qui conduisait a la porte cochere, il y avait un vieux saule qui penchait ses branches au-dessus du fosse.

Dans le ravin retentirent soudain le son du cor et le galop des chevaux.

La petite gardeuse d'oies se depecha de ranger ses oies et de laisser le pont libre a la chasse qui arrivait a toute bride. Ils allaient si vite, que la fillette dut rapidement sauter sur une des bornes du pont pour ne pas etre renversee. C'etait encore une enfant delicate et mince, mais avec une douce expression de visage et deux yeux clairs ravissants. Le seigneur ne vit pas cela; dans sa course rapide, il faisait tournoyer la cravache qu'il tenait a la main. Il se donna le brutal plaisir de lui en donner en pleine poitrine un coup qui la renversa.

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