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Том 3. Публицистические произведения - Тютчев Федор Иванович - Страница 22


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Le panslavisme réel est dans les masses. Il se révèle au contact du soldat russe et du premier paysan slave venu, slovaque, serbe, bulgare etc., même magyar. Ils sont tous solidaires vis-à-vis du немец. Le panslavisme est encore ceci:

Pas de nationalité politique possible pour les Slaves en dehors de la Russie.

Ici vient se placer la question polonaise (voir l’article de St. Priest. Rev des D M 1-er №).

2) L’Empire.

La question de race n’est que secondaire ou plutôt ce n’est pas un principe. C’est un élément. Le principe plastique c’est la tradition orthodoxe.

La Russie est orthodoxe plus encore que slave. C’est comme orthodoxe qu’elle est dépositaire de l’Empire.

Ce que c’est que l’Empire? Doctrine de l’Empire. L’Empire ne meurt pas. Il se transmet. Réalité de cette transmission. Les 4 Empires passés. Le 5-ième définitif.

Cette tradition niée par l’école révolutionnaire au même titre que la tradition dans l’Eglise.

C’est l’individualisme niant l’histoire.

Et cependant l’idée de l’Empire a été l’âme de toute l’histoire de l’Occident.

Charlemagne. Charles V. Louis XIV. Napoléon.

La Révolution l’a tuée, ce qui a commencé la dissolution de l’Occident. Mais l’Empire, en Occident, n’a jamais été qu’une usurpation.

C’est une dépouille que les Papes ont partagée avec les Césars d’Allemagne (de là leurs discordes).

L’Empire légitime est resté attaché à la succession de Constantin. — Montrer et démontrer la réalité historique de tout ceci.

Ce que c’était que l’Empire d’Orient (fausses vues de la

science occidentale sur l’Empire d’Orient) transmis à la Russie.

C’est comme Empereur d’Orient que le царь est Empereur de Russie.

«Волим царя восточного, православного», — disaient les Petits-Russes et disent tous les orthodoxes d’Orient, slaves et autres.

Quant aux Turcs, ils ont occupé l’Orient orthodoxe pour le mettre à couvert des Occidentaux — pendant que l’Empire légitime s’organisait.

L’Empire est un:

l’Eglise orthodoxe en est l’âme, la race slave en est le corps. Si la Russie n’aboutissait pas à l’Empire, elle avorterait.

L’Empire d’Orient: c’est la Russie définitive.

<МАТЕРИАЛЫ К ГЛАВЕ VII>
<1>
LA RUSSIE ET NAPOLÉON

On a fait de la rhétorique avec Napoléon. On en a méconnu la réalité historique, et voilà pourquoi on en a manqué la Poésie.

C’est un centaure — moitié Révolution, moitié… mais il tenait à la Révolution par les entrailles.

L’histoire de son sacre est le symbole de toute son histoire. Il a, dans sa personne, essayé de faire sacrer la Révolution. C’est ce qui a fait de son règne une parodie sérieuse. La Révolution avait tué Charlemagne, lui a voulu le refaire. — Mais depuis l’apparition de la Russie Charlemagne n’était plus possible…

De là le conflit inévitable entre la Russie et lui. Ses sentiments contradictoires à l’égard de la Russie, attrait et répulsion.

II aurait voulu partager l’Empire qu’il ne l’aurait pas pu. L’Empire est un principe. Il ne se partage pas.

(Si l’histoire d’Erfurt est vraie, c’est le moment de la plus grande aberration dans les directions de la Russie.)

Chose remarquable: l’ennemi personnel de Napoléon est

l’Angleterre. Et cependant c’est contre la Russie qu’il s’est <нрзб.>. C’est que c’était là son véritable adversaire — la lutte entre lui et elle, c’était la lutte entre l’Empire légitime et la Révolution couronnée.

Lui-même à la manière antique a prophétisé sur elle: «La fatalité l’entraîne. Que ses destinées s’accomplissent».

Он сам, на рубеже России —
Проникнут весь предчувствием борьбы —
Слова промолвил роковые:
«Да сбудутся ее судьбы́…»
И не напрасно было заклинанье:
Судьбы́ откликнулись на голос твой —
И сам же ты, потом, в твоем изгнанье,
Ты пояснил ответ их роковой…
<2>

Napoléon, c’est la parodie sérieuse de Charlemagne… N’ayant pas le sentiment de son droit, il a toujours joué un rôle, et c’est ce quelque chose de mondain qui ôte toute grandeur à sa grandeur. Sa tentative de recommencer Charlemagne n’était pas seulement un anachronisme comme pour Louis XIV, pour Charles V, ses devanciers, mais c’était un scandaleux contresens. Car elle se faisait au nom d’un Pouvoir, la Révolution, qui s’était donné pour mission essentielle d’essuyer jusqu’aux derniers vestiges de l’œuvre de Charlemagne.

<МАТЕРИАЛЫ К ГЛАВЕ IX>
<1>

1. Qu’est-ce que le lieu commun sur la Monarchie universelle? D’où vient-il?..

2. L’équilibre politique est, dans l’histoire, le pendant de la division des pouvoirs, dans le droit public. L’un et l’autre — conséquences, du point de vue révolutionnaire, négation du point de vue organique.

3. La Monarchie universelle c’est l’Empire. Or l’Empire a toujours existé. Seulement il a changé de mains.

4. Les 4 Empires: Assyrie, Perse, Macédoine, Rome. A Constantin commence le 5-ième, l’Empire définitif, l’Empire chrétien.

5. On ne peut nier l’Empire chrétien sans nier l’Eglise chrétienne. L’un et l’autre sont corrélatifs. Dans les deux cas c’est nier la tradition.

6. L’Eglise, en consacrant l’Empire, se l’est associé — p cons<équen>t l’a rendu définitif.

De là vient que tout ce qui nie le Christianisme est souvent très puissant comme destruction, mais toujours nul comme organisation — parce que c’est une révolte contre l’Empire.

7. Mais cet Empire qui, en principe, est indéfectible a pu, en réalité, avoir ses défaillances, ses intermittences, ses éclipses.

8. Qu’est-ce que l’histoire de l’Occident commençant à Charlemagne et qui s’achève sous nos yeux?

C’est l’histoire de l’Empire usurpé.

9. Le Pape, en révolte contre l’Eglise universelle, a usurpé les droits de l’Empire qu’il a partagé, comme une dépouille, avec le soi-disant Empereur d’Occident.

10. De là ce qui arrive ordinairement entre complices. La longue lutte entre la Papauté de Rome, schismatique, et l’Empire d’Occident, usurpé, aboutissant, pour l’une, à la Réformation, c’est-à-d à la négation de l’Eglise, et pour l’autre à la Révolution, c’est-à-d à la négation de l’Empire.

<2>

Nous touchons à la Monarchie universelle, c’est-à-d au rétablissement de l’Empire légitime.

La Révolution de 1789 c’était la dissolution de l’Occident. Elle a détruit l’autonomie de l’Occident.

La Révolution a tué, en Occident, le Pouvoir intérieur, indigène, et l’a, par cons<é> qu assujetti à un Pouvoir étranger, extérieur. Car nulle société ne saurait vivre sans Pouvoir. Et voilà pourquoi toute société, qui ne peut le tirer de

ses propres entrailles, est condamnée, par l’instinct de sa conservation, à l’aller emprunter du dehors.

Napoléon a marqué la dernière tentative désespérée de l’Occident de se créer un Pouvoir indigène, elle a échoué nécessairement. Car on ne saurait tirer le Pouvoir du Principe Révolutionnaire. Or, Napoléon n’était pas et ne pouvait être autre chose.

Ainsi, depuis 1815, l’Empire de l’Occident n’est plus dans l’Occident. L’Empire s’est tout entier retiré et concentré là où de tout temps a été la tradition légitime de l’Empire. — L’année 1848 en a commencé l’inauguration définitive… Il faut toutefois qu’elle s’aide de deux grands faits qui sont en voie de s’accomplir.

Dans l’ordre temporel l’organisation de l’Empire Gréco-Slave. Dans l’ordre spirituel — la réunion des deux Eglises.

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